En France, l'offre culturelle se distingue par la diversité de ses festivals, devenus incontournables. Charriant des publics diversifiés, ils constituent une part grandissante du tourisme régional. Si le Sud concentre le plus grand nombre de ces évènements, la Bretagne, au Nord-Ouest, fait figure d’exception en s’imposant comme un véritable bastion festif. Au cœur de cette terre empreinte de traditions, quelles sont les caractéristiques des nombreux festivals qui s’y déroulent ?
Peut-être avez-vous déjà expérimenté l’ambiance particulière des festivals : musiques variées, scènes colorées, festivaliers déchaînés. Mais est-ce uniquement ce qui définit un festival ? Pour commencer, ils ne se résument pas seulement à ceux de musique : cinéma, culture, art, gastronomie, etc. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges.
Selon le Ministère de la Culture, un festival est « une manifestation circonscrite dans le temps et dans l’espace, qui développe un projet artistique et culturel dans une logique éditoriale de programmation formant une unité. »
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En grande partie épargnée par la crise sanitaire du Covid-19, 2019 devient ainsi l’année repère ante pandémie dans le champ culturel.
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Chaque année, l’Hexagone attire son lot de festivaliers : en 2019, les 7 300 festivals français ont enregistré pas moins de 7,5 millions d’entrées** **représentant au total 215 millions d'euros de billetterie. Un secteur culturel ancien mais en plein essor : depuis les années 2000, les festivals se sont imposés comme un acteur culturel, social et économique clé.
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Bien que la France connaisse une explosion de création de festivals depuis les années 1970, la Bretagne a devancé cette dynamique à plusieurs reprises notamment durant l’année 1990 et 2009. Sur ces périodes, elle surpasse la moyenne française en nombre de créations de festivals. Cependant, malgré plusieurs périodes de création intense, les festivals du Sud de la France ont -eux - su se maintenir dans la durée. Cela explique un plus grand nombre de festivals dans le Sud que dans le Nord de la France.
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Contrairement à l’imaginaire commun, l’**analyse des publics français des festivals en 2019** montre que l’âge moyen des festivaliers est de 48 ans. L’étude révèle également que les femmes représentent 61 % des publics, bien que la mixité soit plus marquée dans des genres comme le jazz ou les musiques actuelles.
Le niveau d'études des festivaliers est également un indicateur important : 72 % d'entre eux ont suivi des études supérieures. Concernant la situation professionnelle, 51 % des participants sont actifs et 31 % sont retraités, malgré une augmentation notable de la présence d'étudiants, ils représentent désormais 13 % des publics. ****Des chiffres qui montrent que les festivals réussissent à attirer un public plutôt diversifié, mêlant générations et statuts sociaux - bien que certaines tendances s’imposent.
La source de financement principale des festivals provient essentiellement d’un travail partenarial entre les réseaux d’acteurs locaux et les structures culturelles du territoire. Leurs budgets ont connu une croissance exponentielle au cours des dernières années, comme le révèle le Centre National de la Musique (CNM). En 2022, les financements des festivals ont enregistré une hausse de 28 % de la part des organismes publics ; tandis que les contributions des partenaires privés et mécènes ont augmenté de 21 %. Le Ministère de la Culture peut également apporter différents types d’aides (ponctuelle, triennale ou transversale) aux festivals.
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Ces chiffres révèlent une dynamique favorable au soutien des festivals, principalement portée par une collaboration locale et une augmentation substantielle des financements publics, essentiels à leur expansion et leur viabilité.
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En dépit de ces aides, les festivals français demeurent dans une situation économique précaire avec un déficit avoisinant les 81 770€ (2023). Deux tiers des festivals n’atteignent pas l’équilibre budgétaire, faute de ressources suffisantes - malgré des fréquentations qui restent élevées.
Pour autant, les collectivités investissent dans les festivals, et en font parfois même un atout marketing pour booster l’attractivité culturelle de leur territoire. Par exemple, elles n’hésitent pas à apposer, au nom de l’évènement, celui de la localité. Ce procédé permet d’ancrer l'événement dans le territoire et de l’y associer durablement. L’emblématique Interceltique de Lorient en Bretagne, illustre cette stratégie en intégrant le nom de sa ville à celui du festival.